Le cinéma au Cameroun est loin de connaitre la période prospère de sa consœur, la musique. Ce n’est pourtant pas les efforts qui manquent sur le triangle national pour le promouvoir ; chaines spécialisées, évènements, récompenses, collaborations internationales, bref les promoteurs camerounais ne tarissent pas d’élan pour rivaliser avec leur voisin nigérian tout en espérant atteindre le mastodonte américain.
Seulement voilà, le fait est là : on est loin des années glorieuses de « Quartier Mozart » ou du hit d’un film culte qu’on se raconterait en cours de récré ou en chambre de fac. Je ne parle même pas des scènes et phrases cultes à la Schwarznegger ou encore à la Corleone, que tout le monde reconnaitrai aussitôt prononcées.
Voici quelques points qui empêchent le cinéma camerounais de prospérer et de se positionner à l’international.
I) LE MANQUE DE MAGIE
via GIPHYLa plupart des films camerounais ont pour but, d’après leurs auteur (es), de « dénoncer et montrer les réalités sur un phénomène social » qui pour la majorité sont loin d’être joyeux (et là je suis positif au max, je vous dis pas). Certes c’est important de révéler les tares d’une société et de s’éduquer, mais à force, ça devient lourd et ennuyeux voire même déprimant.
En plus, la plupart de ces réalités on les vis déjà assez, il n’est pas non plus question de PAYER pour REVIVRE CA HEHOOO NON MAIS !
Le cinéma c’est d’abord et avant tout pour échapper à la dure réalité du quotidien, pour s’évader, rêver, s’envoler. Même quand il s’agit de raconter et de sensibiliser le public, faudrait le faire autour d’une histoire évasive au moins. Il suffit de regarder le film « TITANIC », le bateau il a bien existé et a bel et bien sombré, y’a certainement eu pas mal d’histoire de cœur la dessus mais James Cameron a sorti une histoire en la saupoudrant de pas mal de magie (le vulgaire pauvre passager clandestin et la belle aristocrate fortunée etc etc). Vous voyez le topo ?
De plus, Les superhéros sortis autour des années 60 et 70 en bandes dessinées ont connu un succès fou pour leur côté fantastique et l’espoir qu’ils suscitent aux lecteurs. Ce ne sont pas les milliards engrangés par Marvel ces dernières années qui nieront que l’imaginaire est toujours au gout du jour après toutes ces années.
Alors il est temps pour nos scénaristes de sortir du carcan de la sorcellerie et du mysticisme (qui ma foi est surtout beaucoup plus du propre des naija) et de nous concocter des scenarii dont les droits d’auteurs vont s’arracher à l’international.
II) DES ACTEURS PAS ASSEZ PRÉPARÉS
via GIPHY Cet aspect qui peut paraître anodin se révèle pourtant être stratégique au succès d’un film. Bien que depuis une décennie, il est possible de relever une nette amélioration de ce côté, il reste cependant des efforts à fournir.
Dans le cinosh 237, il est encore possible de déceler les acteurs qui n’arrivent toujours pas à croire qu’ils vont passer à la télé et regardent la caméra pour se rassurer qu’elle est bien braquée sur eux. C’est sans compter sur les textes qui sont carrément décousus du contexte, faut voir ici les fameuses phrases inversées ou le style Louis XIV qui sonnent décalées lors d’une scène entre des personnages censés être de classe moyenne.
Le manque de sérieux et de préparation des acteurs, transparaît clairement. Un rôle se prépare et durement. Allez sur youtube et tapez les mots clés sur des acteurs célèbres dans les préparations d’un rôle, ça prend des mois et des sueurs (hmm belle expression, je copyright). Matt Damon a dû perdre près de 30 kilos en 1 mois pour jouer le rôle d’un sidéen, Jame Fox a vécu chez lui 2 SEMAINES les yeux fermés pour préparer le rôle principal du film « RAY » et je vous parle même pas des séances de muscu de Hugh Jackman et de Chris Hemsworth pour Wolverine et Thor respectivement. Résultat ? Et ben des chefs-d’œuvres qui ont fait salles combles et des millions de dollars de bénéfice.
III) LES SCENARII ET MISES EN SCÈNE PAS TOUJOURS ORIGINAUX
via GIPHY Arrêtez-moi si je me trompe, mais les scenarii tournent autour des thèmes du genre, la sorcellerie, les filles qui cherchent le mariage etc. bref un savant mélange entre la somme des malheurs du train-train quotidien du mboa et les croyances ésotériques locales.
Pour ce qui est de la mise en scène ce serait bien qu'un réalisateur nous surprenne avec des angles de caméra, des entre-coupures ou montages qui sortent de l'ordinaire. Des films comme "300", "Le roi arthur" sortie en début 2018, la série événement "24H" ont des ralentis particulièrement distinctifs et la série 24 avec son compte à rebours est reconnaissable de loin. J’avoue qu’à ce niveau je suis un tout petit peu sévère, mais qui aime bien châtie bien.
Les films camerounais ne font pas assez de bruit. Le bruit ici n'est pas seulement en terme de vulgarisation (encore qu'aujourd'hui on a plus besoin de trop d'effort), mais aussi et surtout en terme de qualité des bandes annonces. Prenons le cas des "trailers" américains par exemple ( d'accord ce sont les USA, ils ont les moyens etc etc), ils sont pour la plupart du temps très alléchants et deviennent rapidement virales. De plus, des astuces marketing comme des associations avec des marques de supermarchés ou opérateurs Telecom sont passés sans oubliés les événements astucieux.
V) LES SCÈNES LONGUES ET INUTILES
Il est des scènes dont, franchement on se passerait volontiers en regardant un film camerounais. Une scène ou un individu sonne au portail et là on verra un personnage traversé une cours d’un kilomètre pour aller ouvrir, franchement à quoi ça sert ? Une minute qui aurait pu être économisé sur le film sauf si c’est fait exprès. Auquel cas chers monteurs et réalisateurs, que c’est barbant et assommant, faut du punch les gars.
VI) MONTRER C'EST BIEN, CHANGER LES MENTALITÉS, C'EST MIEUX!!!
Il est bien connu que les films camerounais servent de miroir de la société. Le seul hic c'est que pour la plupart, les réalisateurs s’arrêtent la. S'il faut se référer à Hollywood ( oui je sais, encore eux!), et bien vous verrez que la propagande américaine est au cœur de tout. Aujourd'hui le résultat le plus probant est non seulement le fait que certains africains et autres non américains sont plus fans des Etats Unis que les américains eux-mêmes. Le cinéma est utilisé pour faire changer les mentalités sur la science, les races et les cultures et même si çà va pas à vitesse grand V, çà avance tout de même.
Au Cameroun, le moins qu'on puisse diere c'est qu'il y'a un retard des mentalités. Entre ceux pour qui le blanc est synonyme de dieu, le mythe de Mbeng qui est le paradis, le matricule à tout prix, le tribalisme et même la mystification des événements les plus banals, y'a l'embarras du choix! Sachez chers cinéastes, que vous avez un trop grand pouvoir pour vous amusez avec, donc au boulot.
VII) LE MANQUE DE COLLABORATION SCIENTIFIQUE
L'une des raisons pour lesquelles je m'empresse de regarder les films américains, c'est le fait de pouvoir y apprendre quelque chose. Les scénaristes hollywoodiens sont réputés pour leurs produits riches en science. Ce fait n'est pas du au cursus scolaire du scénariste mais bien du fait de la collaboration des équipes de réalisations avec des professeurs d'universités et des experts. Que ce soit pour les films d'aventure, d'action, et surtout de science-fiction. Rien n'est laissé au hasard et lorsque le film fait un tabac, tout ce que les africains trouvent à dire c'est: "c'est la sorcellerie" comme d’habitude, l'excuse facile.
Lorsqu'un acteur veut incarner un politicien, homme d'affaire ou autres, faut l'envoyer faire un stage dans un milieu approprié et le réalisateur avec l'expert pourrait affiner les détails du script.
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