Au XIXe siècle
lorsque les européens abordent les côtes africaines, ils sont tout de suite séduits
par les imprimés textiles africains. Une fois de retour au sein de leur continent,
ils copient ce savoir-faire en le reproduisant, mais au lieu d’écorces battues,
ils le reproduisent sur du coton : le wax est né !
Ces tissus et
imprimes, autrefois réservés à la classe des nobles, décrivant l’histoire d’un peuple
depuis le XIe siècle, se popularise sous le nom de wax, profitant ainsi de l’originalité
de continent mère. Cette popularité est telle qu'aujourd’hui ces tissus séduisent
la planète entière, depuis les stars de la musique (Beyonce, Janet Jackson)
jusqu’aux plus grands créateurs (Daniel Hechter). Cependant une question
demeure : quels sont les véritables tissus africains ? En quoi est ce
qu’ils diffèrent du wax et de ses dérivés (java wax, super wax) ? Les
tissus africains, leurs origines, présentation et originalité, les voici :
LE
BOGOLAN
Ce tissu d’origine malien est
composé de 2 mots : « bogo » pour boue et « lan » pour
fait avec. Son tissage était l’apanage des hommes tandis que les femmes s’outillaient
à sa teinture. Il faut donc comprendre que c’est un tissu tirant ses origines
et inspirations de la nature. A l’époque impériale du mali, il était le propre
des rois ainsi que des membres de sa famille. Il existe en plusieurs variantes :
jaune clair, le beige ainsi que le noir.
Les artisans du monde entier
utilisent ce tissage dans de superbes créations, aussi bien vestimentaire que
les accessoires, sans oublier la décoration intérieur.
LE NDOP ROYAL DU CAMEROUN
Le ndop se trouve principalement
dans les régions de l’Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun. Il existe en teinture
et en tissage. Les différents dérivés sont le bleu indigo et l’orange. Il est
composé de symboles et d’écritures propre à la culture locale. Ce tissu est la matérialisation
de la collaboration historique entre le Nord du pays et l’ouest.
Tout commence au Nord du Cameroun, région
propice à la culture du coton, où l’on procède tout d’abord par le filage du
coton qui sera ensuite tissé par des hommes qui en font des bandes de tissu de
plusieurs mètres. Il est ensuite transporté
dans en pays bamileke, ou il subira un traitement en 2 étapes : les femmes
teintent le tissu et cousent avec du fil de raphia sur de la cendre. La seconde
étape consiste à laisser le coton sécher au soleil pour obtenir une nuance de
bleu qui lui est si propre.
Si le bogolan s’est
démocratisé, le ndop reste pour sa part un tissu encore prestigieux et relatif
à la noblesse des élites. Son usage
reste encore central lors des cérémonies traditionnelles.
LE KORHOGO DE
COTE D’IVOIRE
Au Nord de la
Cote D’Ivoire, se trouve le peuple des Senoufo, qui tisse des toiles murales de
coton peintes en noir-brun, dans la ville de korhogo. Ils sont identifiables
par les motifs d’animaux et d’éléments naturels (soleil, chasseurs, etc). Ils
servent généralement à la décoration, mais qu’en serait-il de les retrouver
dans la mode ? En tout cas, c’est une expérience à mener.
LE RABAL DE LA
CULTURE MANDJACK
Ce trésor
trouve ses sources au Sénégal ainsi qu’en guinée Bissau. Tout comme les outils précédents
il est fait en coton. Il est représenté par des motifs de baobab, fromager, ou
des poupées de fécondité. Il fait l’objet de cadeaux précieux pour les cérémonies
particulières (mariages, naissance). Il est assez résistant et peut se décliner
sous plusieurs formes selon les besoins. Il continue de se transmettre de génération
en génération.
LE KENTE
Le kente est
reconnaissable aux dessins de formes géométriques. Il peut être de plusieurs
couleurs. Il est comme la plupart des tissus africains un tissu royal, propre à
la famille Ashanti, au Ghana. Il a un cousin en Côte D’Ivoire nommé le Kita.
LE VELOURS KUBA
KASAI
Le kasai ou
kuba kasai est principalement un tissu d’ameublement. Il est originaire du
Congo et est fait à base des feuilles de raphia. Son processus de fabrication
est assez original.
Le raphia,
obtenu à partir de feuilles de palmiers séchées, émincées en fils battus pour
lui donner de la souplesse. D’autres ethnies, le crée à partir de couches
filandreuse situé juste sous l’écorce encore appelés « liber ». Les
femmes brodent ensuite le raphia avec des motifs géométriques porteurs de toute
une symbolique relative à l’histoire des ethnies et au rituel de passage des
morts.
L’aspect des
tissus est velouté et pouvait nécessiter un an de travail. Inutile de dire que
ça ne pouvait qu’être réservé qu’a la crème de la crème sociale.
Il était d’usage dans les cérémonies comme monnaies d’échange
ou pour ensevelir les morts
La complexité
des parures augmente avec le rang social, des cauris peuvent relever la beauté
des plus belles pièces.
FASO DAN FANI


Le dan fani est fait à base de coton. ce dernier est ensuite filé par les femmes puis soumis au tissage en pagne qui se veut être l'apanage des hommes. d'autres hommes cousent ensuite ce pagne pour en ressortir des modèles de toutes originalités et de toutes beautés. Aujourd'hui, le dan fani est porté par le président Roch Kaboré lors de certaines cérémonies traditionnelles. les burkinabé fier de celui, le portent de plus en plus pour s'affirmer. il en tel que ce tissu est devenu le symbole de la parité des droits lors de la célébration de la journée internationale des femmes au Burkina Faso.
Selon le styliste international Pathe'O, le dan fani est aujourd'hui le tissu africain le plus cher et le meilleur.
Il existe plusieurs variantes de ces tissus en terme d'illustration graphique, ce n'est néanmoins pas signe de dissolution de qualité. vous voila enfin édifié sur les tissus africain qui n'ont rien à voir avec le wax. désormais, ne vous laissez plus berner.